Trois personnes. Un peintre, une surveillante, une jeune mère.
Une cour d’école. Un tourniquet.
Neuf mois. Trois saisons. Sans été.
Le peintre et la surveillante ont autrefois vécu ensemble. Puis, ils se sont séparés car le peintre voulait à tout prix vivre de son art et ses tableaux ne se vendaient pas. La surveillante, de son côté, voulait avoir un enfant avant qu’il ne soit trop tard. Aucun des deux n’a pu refaire sa vie. Vivre seul revenait tout de même moins cher. Il s’est pris un 40 m2, elle est retournée chez son père, à la mort de sa mère.
Depuis peu, les directeurs d’école ont toute latitude pour fixer les frais de scolarité dans leur établissement. Pour justifier la hausse des tarifs, la directrice de cette école a décidé de rafraîchir les locaux et de mettre en place de nouvelles activités pour les élèves. La surveillante a été chargée d’organiser la rénovation. Comme elle ne connaît personne à Téhéran, elle a pensé au peintre. Sa mission est de couvrir les slogans et maximes qui ornent les murs de la cour de l’école depuis la Révolution, il y a plus de vingt ans, et de les remplacer par des peintures et des inscriptions plus actuelles. Après avoir repeint les murs en blanc, il est censé livrer le chantier en deux mois. Mais les travaux se prolongent. L’argent manque, le peintre prend son temps. Chaque jour, une heure avant la sortie de l’école, une mère d’élève vient s’installer sur le tourniquet dans la cour, à attendre que la cloche sonne. Le peintre et elle engagent une conversation qui se prolonge de jour en jour...
PREMIÈRE MONDIALE AU KUNSTENFESTIVALDESARTS (KVS BOX) LE 22 MAI 2018.