Un abri plongé dans l’obscurité. Une simple veilleuse permet d’apercevoir un bric à brac d’objets récupérés, sauvés in extremis, qui restituent un semblant d’habitation. Plusieurs individus dorment, chacun dans son coin. Quelqu’un rentre, harnaché d’un masque à gaz et d’une combinaison, il les retire et va se coucher après ce qui a dû être une ronde nocturne. Des réveils sonnent les uns après les autres, les autres individus se lèvent, une journée commence, au rythme des actions quotidiennes, des sirènes d’alarme, des messages captés à la radio, des bribes de programmes télévisuel surgissant de la neige d’un poste de télévision pour mieux y disparaître. Que se passe-t-il dehors ? Que s’est-il passé ? La mémoire d’un temps ancien (plus heureux ?) est convoquée par l’intermédiaire de films super-8 régulièrement mis en marche, des mélodies se composent au fil des évements et de l’environnement sonore, des chansons surgissent... Le temps s’écoule. La journée passe. Ou plusieurs... Peu de mots sont prononcés, comme si la parole ne devait se déployer qu’au minimum afin de préserver les espaces personnels de chacun, comme si tout avait été dit depuis longtemps...